lundi 24 février 2014

Comment j'ai appris à lire d'Agnès Desarthe

Ce livre était exposé sur la table de la médiathèque... J'en avais entendu parler, et hop, j'ai décidé de l'emprunter ! 

L'éditeur en parle : 

« Apprendre à lire a été, pour moi, une des choses les plus faciles et les plus difficiles. Cela s’est passé très vite, en quelques semaines ; mais aussi très lentement, sur plusieurs décennies.
Déchiffrer une suite de lettres, la traduire en sons fut un jeu, comprendre à quoi cela servait fut une traversée souvent âpre, et, jusqu’à l’écriture de ce livre, profondément énigmatique. »
Comment apprend-on à lire ? Comment notre désir de lecture peut-il être entravé ? Comment l’écriture peutelle rendre meilleur lecteur ? Cheminant à travers ses souvenirs, Agnès Desarthe mène une enquête passionnante, puisant au coeur d’un secret : celui de n’avoir pas aimé lire pendant longtemps.

Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Une fois de plus, un livre qui parle de livres... Je n'ai pas pu résister ! Je suis également persuadée d'avoir lu des billets à son sujet sur certains blogs, mais impossible de retrouver où, désolée ! 

Mon avis après lecture : 

J'ai passé un très bon moment de lecture, même si, je l'avoue, cela m'agace toujours un peu de lire une normalienne se vanter d'avoir réussi son concours sans avoir lu les oeuvres au programme mais bon... 
J'ai aimé lire le refus têtu d'une enfant face au livre... le livre, si fort, qu'il gagne à la fin ;-)

Bonheur de phrases : 

" Parfois, quand on écrit un livre, on exprime, sans le vouloir, sans le savoir, sans s'en rendre compte sur le moment, une vérité sur soi-même qui, généralement, a peu de liens avec le déroulement de l'oeuvre, son objectif, son esthétique."

"[...] l'oreille du traducteur se doit d'être fine et sa souplesse extrême. Il n'est pas là pour juger, il est là pour comprendre."

"Ecrire n'est pas un choix, c'est une nécessité, mais cela n'a jamais aidé personne à vivre, et surtout pas l'auteur lui-même."

Pour ma part, je ne me rappelle pas comment j'ai appris à lire mais j'ai toujours la méthode (Bosch*er) que ma maman a utilisé pour cela, avant que je n'aille à l'école. Je crois que m'apprendre à lire a été le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait. La source d'un bonheur sans cesse renouvelé. Pour cela (et tant d'autre choses), merci maman.

lundi 17 février 2014

Et soudain tout change de Gilles Legardinier

Oui je sais... Je n'avais pas forcément été séduite par les précédents ouvrages de cet auteur et pourtant... Eh bien, pourtant, c'est une lecture très agréable pour un début de vacances et je ne regrette pas mon choix !

L'éditeur en parle : 

Pour sa dernière année de lycée, Camille a enfin la chance d'avoir ses meilleurs amis dans sa classe. Avec sa complice de toujours, Léa, avec Axel, Léo, Marie et leur joyeuse bande, la jeune fille découvre ce qui fait la vie.
À quelques mois du bac, tous se demandent encore quel chemin ils vont prendre. Ils ignorent qu'avant l'été, le destin va leur en faire vivre plus que dans toute une vie... Du meilleur au pire, avec l'énergie délirante et l'intensité de leur âge, entre espoirs démesurés, convictions et doutes, ils vont expérimenter, partager et se battre. Il faut souvent traverser le pire pour vivre le meilleur...
Avec cette nouvelle aventure, Gilles signe un roman comme il en a le secret et qui, entre éclats de rire et émotions, nous ramène là ou tout commence vraiment. Cette histoire est aussi la nôtre. Bienvenue dans ce que nous partageons de plus beau et qui ne meurt jamais.

Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Meilleure Amie (depuis le lycée...) a aimé, et sa fille aussi. Elle m'a aussi expliqué que l'auteur était un écrivain local, ce que je savais après l'avoir vu à un salon du livre de ma ville, mais là, j'en ai su davantage et cela m'a amusée. Quand j'ai vu le livre disponible à la médiathèque locale, je me suis dit : pourquoi pas ? Et puis ce petit chat de couverture est particulièrement craquant, non ? 

Mon avis après lecture : 

C'est sans doute le livre de l'auteur que j'ai préféré. Peut-être parce que comme les événements se déroulent dans un lycée et sont vus du côté des lycéens, j'ai eu l'impression de passer "de l'autre côté de la barrière", tout en reconnaissant les clichés que nos élèves ont à notre égard. Nous, les vieux, sommes vraisemblablement conservés dans le formol dans une pièce secrète dont on nous sort chaque matin pour dispenser le Savoir aux jeunes générations, pas avides pour deux sous dudit Savoir... En même temps, nous sommes des humains, si si, nous avons même des sentiments, des soucis, un passé, une vie... et l'auteur le rappelle... 
Bref, une bonne surprise de début de vacances. 

Quelques phrases çà et là : 

Propos de prof à une lycéenne : "Vous nous figez dans notre fonction. C'est normal. Mais qu'est-ce que vous croyez ? Vous vous imaginez sérieusement que lorsque vous quittez le lycée, on s'immobilise derrière notre bureau en attendant que vous reveniez le lendemain matin ? Comme un parc d'attractions dont les automates seraient débranchés en attendant le retour des spectateurs ? Si vous saviez..."

"[...] "problématique" est un mot inventé assez récemment pour donner des airs ronflants à de faux problèmes qui, de toute façon, ne seront pas résolus." (ne dites pas à mes élèves que je suis d'accord avec ça...)

"La moitié des profs ont le ventre noué, mais leur envie de faire leur métier est encore plus forte que leur trouille, au moins pour ceux qui ont la vocation, alors ils se jettent quand même dans la fosse aux lions.
Qu'il emploie cette expression me secoue. On se dit exactement la même chose lorsque l'on doit se rendre en salle des profs..."

"On vit, on meurt, les gens pleurent, et après, ils se demandent ce qu'ils vont manger." (citation annoncée comme étant de Jack Higgins dans le roman)


Allez, profitez bien des vacances d'hiver pour les veinards qui sont déjà concernés, patience et courage pour les autres, et surtout... lisez bien !

mardi 11 février 2014

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea de Romain Puértolas

Tout le monde a entendu parler de ce livre, je pense ! Le titre à lui seul est une trouvaille et évidemment, j'ai eu envie de le lire... 

L'éditeur en parle de façon très synthétique : 
Un voyage low-cost … dans une armoire Ikea ! Une aventure humaine incroyable aux quatre coins de l’Europe et dans la Libye post-Kadhafiste. Une histoire d’amour plus pétillante que le Coca-Cola, un éclat de rire à chaque page mais aussi le reflet d’une terrible réalité, le combat que mènent chaque jour les clandestins, ultimes aventuriers de notre siècle, sur le chemin des pays libres.
puis le résume ainsi : 
Il était une fois Ajatashatru Lavash Patel (à prononcer, selon les aptitudes linguales, « j’arrache ta charrue » ou « achète un chat roux »), un hindou de gris vêtu, aux oreilles forées d’anneaux et considérablement moustachu. Profession : fakir assez escroc, grand gobeur de clous en sucre et lampeur de lames postiches. Ledit hindou débarque un jour à Roissy, direction La Mecque du kit, le Lourdes du mode d’emploi : Ikea, et ce aux fins d’y renouveler sa planche de salut et son gagne-pain en dur : un lit à clous. Taxi arnaqué, porte franchie et commande passée d’un modèle deux cents pointes à visser soi-même, trouvant la succursale à son goût, il s’y installe, s’y lie aux chalands, notamment à une délicieuse Marie Rivière qui lui offre son premier choc cardiaque, et s’y fait enfermer de nuit, nidifiant dans une armoire… expédiée tout de go au Royaume-Uni en camion.
Digne véhicule qu’il partage avec une escouade de Soudanais clandestins. Appréhendés en terre d’Albion, nos héros sont mis en garde à vue. Réexpédié en Espagne comme ses compères, Ajatashatru Lavash Patel y percute, en plein aéroport de Barcelone, le taxi floué à qui il échappe à la faveur d’un troisième empaquetage en malle-cabine qui le fait soudain romain… et romancier (l’attente en soute étant longue et poussant à l’écriture). Protégé de l’actrice Sophie Morceaux, il joue une nouvelle fois la fille de l’air, empruntant une montgolfière pour se retrouver dans le golfe d’Aden puis, cargo aidant, à Tripoli. Une odyssée improbable qui s’achèvera festivement en France où Ajatashatru Lavash Patel passera la bague au doigt de Marie dans un climat d’euphorie cosmopolite.
Sur le mode rebondissant des périples verniens et des tours de passe-passe houdinesques, voici donc, pour la première fois dans votre ville, L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, un spectacle en Eurovision qui a du battant, du piquant et dont le clou vous ravira. Non, mais.

Ce qui m'a donné envie de le lire : 
Pêle-mêle : le titre (j'ai été, comme tout un chacun ou presque, cliente du grand Suédois), les critiques, qui parlaient de premier roman hilarant, la couverture (vraiment bien trouvée)... 

Mon avis après lecture :
Il est rare de trouver de nos jours des livres optimistes. Celui-ci l'est. Pas bêtement, pas naïvement, tout ne se termine pas bien pour tout le monde, mais tout de même... Un peu de bonheur dans cette vdm... ça fait du bien ! Ce n'est pas un monument de la littérature, même si l'on y trouve des références littéraires transparentes, et l'on sourit plus qu'on ne rit à gorge déployée, mais c'est une lecture plaisante et vivifiante qui change de la morosité ambiante et des catastrophes que les médias nous égrènent inlassablement ! Et puis qui n'a pas essayé vainement de prononcer les noms improbables pour nous des meubles suédois ? ;-)

Quelques phrases pour la route : 

"Le fakir avait souvent eu envie d'écrire. 
Ce n'étaient pas les idées qui lui manquaient. Il avait une très grande imagination. Peut-être sa vie mouvementée y était-elle aussi pour quelque chose. En tout cas, cette imagination débordante lui servait bien lorsqu'il fallait inventer des tours de passe-passe afin de rendre réel l'irréel et possible l'impossible. 
Cependant il n'avais jamais jeté ses histoires sur le papier. Le passage à l'acte était peut-être plus compliqué que ce qu'il pendait et il avait toujours retardé le moment où il s'y essaierait."

"Marie, de son côté, reposa le combiné, comme nous l'avons déjà dit, dévorée par les flammes d'un feu sauvage, phrase qui ne veut pas dire grand chose mais possède une force littéraire des plus efficaces, ainsi qu'une allitération en "f" non négligeable."

"Heureux qui, comme Ajatashatru Lavash Patel, a fait un beau voyage en armoire et puis, est retourné, plein d'usage et raison, vivre avec son amour le reste de son âge...
Minute papillon !" Je termine sur ce "Minute papillon" qui m'a rappelé mon grand-père, qui prononçait cette phrase très souvent...

Allez, lisez-le donc ! Je retourne boire un thé dans mon mug FÄRGRIK !