samedi 25 juillet 2015

Le Palais des Ombres de Maxence Fermine

L'occasion a fait le larron... Une promotion intéressante et un thème qui m'a intriguée... hop, un livre acheté pour ma liseuse.

L'éditeur en parle : 

Paris, dans les années 1960. Nathan Thanner, trentenaire taciturne et discret qui ne vit que pour ses marionnettes confectionnées dans le secret de sa boutique, voit sa vie bouleversée par une lettre de son père auquel il ne parle plus depuis vingt ans. Cet ex-romancier à succès, dont la rumeur veut qu’il soit devenu fou, lui annonce son décès et l’héritage qu’il lui lègue : l’énigmatique maison où il vivait reclus, Le Palais des Ombres. Mais, même dans la mort, Hugo Thanner reste un être fuyant et mystérieux, à l’image de cette demeure diabolique qui semble se jouer de Nathan. Commence alors pour le jeune homme un inquiétant jeu de pistes dont l’issue pourrait le changer à jamais…


Ce qui m'a donné envie de le lire : 


Le thème m'a séduite par son côté inquiétant et mystérieux, même si les maisons hantées ne sont pas ma tasse de thé. Et puis... vous allez me dire que c'est encore une histoire qui parle d'écrivain, d'écriture... et vous aurez raison ! Je n'ai pas pu résister.


Mon avis après lecture : 

C'est encore un livre qui m'a beaucoup plu. J'ai eu envie de savoir la suite, et les péripéties nombreuses tiennent en haleine. J'ai aimé les rebondissements, les surprises qui guettent Nathan. Le style simple fait de ce roman une lecture de vacances tout à fait sympathique derrière laquelle se cache un propos sur l'écriture plus profond. Je ne regrette pas mon choix !


Quelques phrases que j'ai aimées en passant : 

* au moment où Nathan reçoit la lettre de son père : "C'était comme une invitation, un appel, auquel je ne pus résister. Les hommes sont comme cela. On leur offre un cadeau empoisonné, une bombe à retardement, et eux ne voient que les jolis rubans autour. Pas ce qui se cache à l'intérieur et peut ruiner une vie. Bien souvent, on fabrique soi-même le fiel qui nous empoisonnera." 

* un proverbe yiddish cité : "L'homme fait des projets et Dieu rit." 

* sur l'écriture : 

  • "[...] devenir écrivain, ce n'est qu'une question de volonté, de travail et de transpiration. La première phrase vient et le reste suit dans l'ordre logique des choses."
  • "[...] un véritable écrivain, même aux heures où il n'est pas assis derrière sa table de travail, construit la plus grande partie de son roman dans sa tête."
  • "[...] on ne devient pas romancier au jour au lendemain. Cela nécessite un long apprentissage, des années entières vouées à l'échec avant de pouvoir écrire une seule page qui tienne debout."

* et pour revenir au roman : "On a tous un Palais des Ombres, une demeure où les images du passé se sont figées à jamais. Des jeux d'enfant dans un vieux grenier, une promenade le long d'une allée, le souvenir d'une salle à manger dans laquelle de joyeux convives se régalent de mets de fête autour d'une table, des odeurs de cuisines, des rires, des chants, des sourires surtout. On possède tous cette bibliothèque de la mémoire mais peu le savent. 
Les hommes pour la plupart, ne veulent pas se souvenir. Ils rient à gorge déployée, pleurent, crient, hurlent, se déchirent, se tuent parfois, mais ils oublient très vite ce qui a fait d'eux des êtres humains."

jeudi 23 juillet 2015

La Revanche de Kevin de Iegor Gran

Voici un livre que j'ai dévoré. J'avais vu l'auteur lors d'une émission (mais laquelle ?) et j'avais été intriguée par ce roman autour du prénom Kevin et de ce qu'il est supposé trahir. 

L'éditeur en parle : (mais je limite ce qui est en ligne pour ne pas en dire trop...)

Quand on s’appelle Kevin, un prénom dont on dit qu’il fleure la beaufitude, marqueur social des années boys band, donné à plus de 14 000 bébés nés en France en 1991 puis tombé peu à peu en désuétude sous les commen-taires dédaigneux de celles et ceux qui portent des prénoms plus distin-gués, quand on porte le même prénom que Kevin Costner, élu pire acteur de la décennie aux Razzie Awards, que l’on se moque de vous à l’école et que, plus tard, pour peu que vous travailliez dans un milieu intellectuel, on vous jauge de haut avec un regard entendu, il est possible que l’on se mette à couver un méchant complexe...

Avec La Revanche de Kevin, Iegor Gran poursuit donc l’exploration, commencée avec L’Ambition, des postures et des impostures propres à notre époque. Roman sur les faux-semblants littéraires, la vacuité du milieu éditorial, le snobisme des temples où l’on s’assied sur l’humain au nom de la culture, La Revanche de Kevin est aussi un périple dans les arcanes de la frustration comprimée. Qui ne s’est jamais retrouvé dans une situation où, par politesse calculée ou par peur de paraître inculte ou ringard, on masque ses opinions et ses goûts ? Comment ne pas sentir alors le Kevin trépigner au fond de soi ? Comment ne pas chercher la revanche ?
Le scalpel de l’écrivain reste l’ironie froide et dévastatrice ; on y ajoute une véritable tension narrative. Car il y a quelque chose d’inquiétant au royaume de Kevin. Tirées d’une enquête de police, quelques notes de bas de page, posées çà et là, font comprendre dès le début qu’il se trame une abomination, sans que l’on puisse définir précisément à quoi tient le malaise. L’angoisse se nourrit de détails d’apparence insignifiante qui révèlent soudain leur vraie nature – l’art de prendre le lecteur à contre-pied se pratique ici avec gourmandise. Pêle-mêle, parmi les éléments de narration qui cachent bien leur jeu, citons une armoire où l’on stocke des fournitures de bureau, un accident de ski, une jolie stagiaire, une belle-maman un peu trop mère-poule, un vieux livre de Junichirô Tanizaki. Pour sûr, la revanche n’est pas celle que l’on croit.

L'éditeur nous offre les premières pages ICI (clic). Allez-y, régalez-vous !


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

J'avais lu il y a quelques années Le Truoc-Nog du même Iegor Gran, hilarante fable autour du Goncourt (héhé regardez bien le titre) et j'avais déjà adoré. Vous le savez, j'aime les livres qui parlent de livres, d'écrivains et d'écriture et j'ai l'impression que Iegor Gran adore écrire sur ce thème !!! Par ailleurs, il s'intéresse aussi au culte des apparences de notre société et l'a déjà évoqué dans son roman précédent, L'Ambition, roman que j'ai vraiment envie lire très vite ! 
Pour La Revanche de Kevin, j'avoue que le thème de ce jeune homme nommé Kevin qui se trouve marqué par son prénom m'a beaucoup amusée... C'est vrai que dans l'imaginaire collectif, celui qui s'appelle Kevin n'évoque pas l'intellectuel du siècle... Pardon à tous ceux qui portent ce prénom ! On pense à Kevin, Jason et LaToya, les enfants de Jean-Claude Convenant dans Caméra Café... et on comprend que celui qui porte ce prénom ait une envie de revanche sinon de vengeance !


Mon avis après lecture :

Oh la la un vrai bonheur ! Le récit est mené de main de maître, les rebondissements sont nombreux, l'écriture est pleine de fantaisie et l'histoire est... un pur régal ! Les indices discrets semés çà et là à la manière de notes de bas de page sont légèrement inquiétants et augurent un dénouement peu banal mais je l'avoue : je n'ai quasiment rien vu venir. L'ironie de l'auteur sur l'écrivain et son ego est jouissive mais... rira bien qui rira le dernier ! Je n'en dis pas plus. Lisez-le !


Quelques phrases en passant : 

"Je connais ma place, dit-il presque sans aigreur. Je suis Kevin. Un Kevin ne peut pas, n'a pas le droit d'être un intellectuel. Il peut être prof de muscu, vendeur d'imprimantes, gérant de supérettes, mais intellectuel -- impossible. Par son prénom même, Kevin indique une extraction bassement populaire. Une déficience de culture dans sa famille, une perversion des valeurs qui ne manquera pas de rejaillir sur lui, le moment venu, généralement au milieu du collège, et qui l'empêchera de profiter des largesses de l'enseignement républicain, égalitaire pour tous, sauf pour lui..."

"[...] en classe de seconde, en rendant sa copie de français, le prof se permet d'annoncer un sept sur vingt ponctué d'un : "Franchement, vous nous avez encore fait du Kevin. Branchez le cerveau, mon vieux." La remarque fait le tour du lycée, puis se colle dans son dos comme un méchant poisson d'avril qu'il ne pourra plus enlever."

"Jamais Kevin n'avait autant détesté ce milieu où il pataugeait. Son orgueil d'être différent était cependant une bouée sur laquelle il pouvait compter : un doigt d'honneur lui poussa spontanément au creux de la main, vigoureux comme un premier crocus printanier. Il se dépêcha de le dissimuler dans la cave d'une poche."

J'espère vous avoir donné envie de vous précipiter sur les livres de Iegor Gran et surtout sur La Revanche de Kevin que j'ai même conseillé... à ma libraire ! D'ailleurs, allez, avouez-le : vous connaissez bien un nommé Kevin, non ? 

mercredi 22 juillet 2015

Rousseau le voile déchiré d'Olivier Marchal

Il y a déjà trois ans que je me promets de lire ce livre et qu'il hante ma PAL... et puis, les contingences, l'oubli, la vie quoi ! Enfin j'ai pris le temps de m'y plonger. 

L'éditeur en parle : 

« Français, on vous tient dans un délire qui ne cessera pas de mon vivant.
Mais quand je n’y serai plus et que votre animosité, cessant d’être attisée, laissera l’équité naturelle parler à vos cœurs, vous regarderez mieux, j’espère, à tous les faits, dits, écrits, qu’on m’attribue… »
Jean-Jacques Rousseau
À tout Français aimant encore la justice et la vérité

Début des années 1770. Bernardin de Saint-Pierre rencontre un Rousseau vieillissant et rejeté par tous, Diderot, D’Alembert, Grimm, Mme d’Épinay…
Quelle est la raison de cette exclusion dont Rousseau est l’objet ? Est-ce bien un complot destiné à le discréditer ?
Bernardin cherche la vérité, il reçoit les confessions de Rousseau et de ses anciens amis afin de faire la lumière sur ce génial égoïste.
Riche de détails méconnus et remarquablement documenté, ce livre s’attache à répondre aux interrogations qui pèsent encore, plus de deux siècles après sa mort, sur le véritable caractère du philosophe le plus marquant des Lumières.

« Fabuleux ! Vous allez redécouvrir Rousseau..  »
Coup de cœur des libraires – Gérard Collard (lci/France info)


Ce qui m'a donné envie de lire : 

C'est la lecture du premier opus sur JJR du même auteur, dont j'avais déjà parlé ICI (clic) il y a des années (honte à moi)... Je dois avouer que j'ai immédiatement acheté ce livre mais qu'il est resté à l'abandon dans ma PAL... Je l'ai ressorti en ce début de vacances et j'ai été contente de retrouver la plume d'Olivier Marchal. 


Mon avis après lecture : 

J'avoue avoir été moins enthousiasmée que lors de ma lecture de Rousseau la comédie des masques. J'ai toutefois apprécié de rencontrer l'auteur des Confessions et de l'Émile ainsi que d'autres philosophes et auteurs du XVIIIe siècle bien présents dans Rousseau le voile déchiré : Bernardin de Saint-Pierre évidemment mais aussi Grimm, Diderot, Condorcet, Julie de Lespinasse et Hume... 
Ce livre qui ne manque pas d'érudition livre une nouvelle clé pour comprendre autrement la personnalité de Rousseau, souvent étiqueté comme paranoïaque obsédé du complot... Et si cela avait été le cas ? 
On sent toute la passion d'Olivier Marchal pour le XVIIIe siècle, passion qui lui fait tenir un blog éclectique sur le sujet : CLIC, blog sur lequel vous pourrez trouver de nombreuses références et informations, mais aussi lire des textes lestes de l'époque... 
J'avoue avoir cherché une nouvelle publication de l'auteur mais je n'en ai pas trouvé. Un peu déçue, j'aurais bien continué à le lire.
J'ai souvent conseillé la lecture de Rousseau la comédie des masques à des lycéens de ma connaissance : je compte réitérer cette année ! Malheureusement, Rousseau le voile déchiré n'existe pas en édition de poche... Dommage !


Quelques phrases ici et là : 

"M'éloigner de Paris pour attirer les regards, leur signifier que moi, Rousseau, je refusais cette connivence avec les puissants. Afficher non seulement ma pauvreté mais également mon indépendance d'esprit. 
Par ma conduite, montrer l'exemple et rappeler à mes compagnons ce qu'ils avaient cessé d'être. 
Devenir une belle âme, la dernière peut-être, dans une société dévoyée. 
Après cela, Diderot me reviendrait, et les autres avec lui. 
C'était là mon espoir en cette année 1756, lorsque je quittai Paris pour emménager dans mon ermitage de Montmorency." 

"Ce n'est pas ma vie que je raconte dans ce livre, dit [Rousseau] d'une voix blanche. J'y confesse d'ailleurs des fautes que je n'ai jamais commises. C'était nécessaire. ainsi, le public prêtera foi à tout le reste, même à ce que je tais, même à ce que je déforme, et il ignorera l'essentiel. 
-- Les fautes de vos proches, laisse tomber Bernardin."

et un extrait de la Correspondance littéraire de Grimm : 

"Monsieur Rousseau a été malheureux à peu près toute sa vie. Il avait à se plaindre de son sort, et il s'est plaint des hommes. Cette injustice est assez commune, surtout lorsqu'on joint beaucoup de d'orgueil à un caractère timide. On souffre de la situation heureuse de son voisin, et l'on ne voit pas que son malheur ne changerait rien à notre infortune."

Un livre de moins dans ma PAL et une lecture qui a complété cette du premier opus : un beau voyage pour voir Rousseau sous un autre jour. 

mardi 21 juillet 2015

Maudit best-seller de Marc Kryngiel

Voici un livre qui renoue avec mon goût pour les livres qui parlent de livres et d'écrivains... 

L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture :

Cyril Gramenk est un obscur romancier qui rêve de gloire. Pour se débarrasser d’un contrat qu’il ne veut pas honorer, il donne à son éditeur le manuscrit épouvantable qu'un admirateur lui a envoyé. À son plus grand étonnement, le livre est un succès. C'est là que les ennuis commencent; le retour d’une ancienne maîtresse et la découverte de l'existence d’un fils caché n'arrangent rien… Sa vie n’est plus alors qu’une succession de situations délirantes, hilarantes ou pour le moins surprenantes, pour le plus grand plaisir du lecteur qui jubile à chaque rebondissement, jusqu’au bouquet final.


Maudit Best-Seller est le récit d’une savoureuse dégringolade. On se prend d’emblée d’empathie pour cet anti-héros aussi touchant qu’agaçant, et à chaque malheur qui lui tombe dessus, on en redemande.


Fin observateur de son époque, Marc Kryngiel a déjà publié L’Intrus (La Table ronde, 1992), Le Caméléon (Le Castor astral, 1994) et La Dette ( La Table ronde, 2000).


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Sans aucun doute, j'ai été attirée par le thème. J'ai peut-être lu des commentaires sur des blogs... mais ce livre est resté dans ma PAL si longtemps que j'ai oublié lesquels ! 


Mon avis après lecture : 

J'ai vraiment adoré !!!!! J'avoue que je croyais bien avoir trouvé la chute, mais non, un nième rebondissement a tout changé ! C'est le genre de livre que je ne peux pas lâcher. D'ailleurs, je n'ai qu'un regret : ne pas l'avoir lu plus tôt ! 


Quelques phrases en passant : 

"[...] j'étais embarqué dans le récit avec mes personnages, je les découvrais au fur et à mesure, il y avait toujours un moment où ils m'échappaient. Quelquefois, ils me foutaient la trouille. Mais d'où sortaient ces monstres ? Il m'arrivait d'abandonner un bouquin tout simplement parce que j'étais en désaccord majeur avec le héros, et dans ces cas-là, pour moi, arrêter d'écrire, c'était la seule façon de lui clouer le bec, d'avoir le dernier mot."

"Une fois publiés, les livres appartiennent à leurs lecteurs, Gramenk, chacun y trouve son compte, c'est ce qui fait leur qualité. Le tout, c'est de ne pas décevoir vos groupies. Ne répondez pas trop précisément aux questions qu'on vous pose, restez énigmatique." 

Un procès aux accents qui rappellent (toutes proportions gardées) celui de Meursault dans L'Étranger de Camus... 

"Après m'avoir demandé de me lever, le président a énoncé les chefs d'accusation. Je ne les ai pas écoutés. Je regardais la salle, tous ces curieux, tous ces voyeurs."

"Au mot "innocence", le public s'est déchaîné. Réprobation générale. Quelqu'un a crié : "À mort !" D'autres ont repris ce cri de haine. Eh, les gars, tenez-vous au courant, la peine capitale a été abolie en France en 1981."

Une lecture idéale pour ces vacances placées sous le signe du retour du livre dans ma vie et sur ce blog ! 

lundi 20 juillet 2015

Le Complexe d'Eden Bellwether de Benjamin Wood

C'est grâce à Dolly du blog Livres et compagnie ICI que j'ai pu lire ce livre. En effet, c'est le livre qu'elle avait choisi pour le prix Price Minister. Elle en a d'ailleurs parlé ICI sur son blog et a gentiment proposé d'en faire un livre voyageur. C'est ainsi qu'il est arrivé chez moi... il y a belle lurette ! J'ai malheureusement mis fort longtemps à me plonger dedans. Mais voilà, c'est chose faite ! 


L'éditeur en parle : 

Benjamin Wood signe un premier roman magistral sur les frontières entre génie et folie, la manipulation et ses jeux pervers – qui peuvent conduire aux plus extravagantes affabulations, à la démence ou au meurtre.
Cambridge, de nos jours. Au détour d’une allée de l’imposant campus, Oscar est irrésistiblement attiré par la puissance de l’orgue et des chants provenant d’une chapelle. Subjugué malgré lui, Oscar ne peut maîtriser un sentiment d’extase. Premier rouage de l’engrenage. Dans l’assemblée, une jeune femme attire son attention. Iris n’est autre que la sœur de l’organiste virtuose, Eden Bellwether, dont la passion exclusive pour la musique baroque s’accompagne d’étranges conceptions sur son usage hypnotique… 
Bientôt intégré au petit groupe qui gravite autour d’Eden et Iris, mais de plus en plus perturbé par ce qui se trame dans la chapelle des Bellwether, Oscar en appelle à Herbert Crest, spécialiste incontesté des troubles de la personnalité. De manière inexorable, le célèbre professeur et l’étudiant manipulateur vont s’affronter dans une partie d’échecs en forme de duel, où chaque pièce avancée met en jeu l’équilibre mental de l’un et l’espérance de survie de l’autre.
L’auteur du Complexe d’Eden Bellwether manifeste un don de conteur machiavélique qui suspend longtemps en nous tout jugement au bénéfice d’une intrigue à rebonds tenue de main de maître.

“D'autres auteurs avant lui ont exploré la proximité entre génie et folie, mais Wood traite cette thématique familière avec une fraîcheur et une intelligence qui laissent présager de grandes choses à venir.”
TIMES LITERARY SUPPLEMENT


Ce qui m'a donné envie de le lire : 
J'ai été intriguée par le sujet de ce roman, très original. L'enthousiasme de Dolly et d'autres lectrices de ma connaissance m'a convaincue et j'ai été ravie de pouvoir profiter de cette lecture grâce à la générosité de Dolly ! 


Mon avis après lecture : 
Après un démarrage un peu difficile de ma lecture, j'ai été conquise et je n'ai plus réussi à m'arrêter ! L'histoire est bien menée et malgré le retour en arrière que constitue tout le roman, les surprises sont au rendez-vous. Les personnages sont attachants. Et la traduction de Renaud Morin est agréable et fluide. J'ai vraiment aimé ce livre et je vais guetter les oeuvres suivantes de l'auteur, dont c'est le premier roman. 


Quelques phrases au fil de la lecture : 

"Il se rappelait l'amertume dans la voix de son père quand ils se disputaient en travaillant : "Vas-y donc. Laisse-moi. Je le ferai moi-même. Tu as toujours mieux à faire ailleurs, hein ? Un chasseur de papillons, voilà ce que tu es."
Ce n'était pas de la patience, Oscar le savait, mais une sorte de dureté chargée de ressentiment."

"Dire qu'il avait presque oublié combien il aimait lire, cette cadence particulière des mots quand les yeux passent dessus. Ses parents étaient du genre à avoir une bibliothèque, mais sans aucun livre. Ils ne comprenaient pas le plaisir de la lecture et n'avaient jamais considéré qu'il faille l'encourager. Pour eux, les livres étaient facultatifs, un truc que les professeurs de lettres débraillés imposaient aux enfants à l'école."

"Quelque part dans le monde, quelqu'un doit bien mener une vie normale et heureuse. Peut-être que les moines tibétains sont heureux. Chaque fois que je les vois à la télévision, ils ont l'air en paix. Je vais peut-être me convertir. Devenir l'une des leurs."


Encore un bon moment de lecture ! Je suis ravie de retrouver ce plaisir.