lundi 16 novembre 2015

Le Fil de Sophie Lemp


Voici un livre que j'ai depuis un moment dans ma PAL mais que je n'avais pas pris le temps de lire. 


La quatrième de couverture donne quelques éléments : 

«Ma petite fille chérie, ce joli carnet que tu m'as offert pour mon anniversaire, je vais te le consacrer... Si un jour tu lis ces pages, tu sauras combien tu es mon bonheur.»
Trois carnets. L'amour qu'elle me portait irradie. Chaque page en est baignée... Grâce aux mots qu'elle avait écrits presque chaque soir, j'extirpe de ma mémoire des jours que je croyais oubliés.

Portrait croisé d'une jeune femme et de sa grand-mère. Le Fil est le récit d'un deuil, mais aussi un livre sur la transmission, sur la mémoire, sur les traces que laisse en nous notre enfance.

Sophie Lemp a 35 ans. Après avoir été comédienne, elle travaille principalement pour les fictions de France Culture, en tant qu'adaptatrice et auteur.
Le Fil est son premier texte publié.


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Plusieurs billets de blogs avaient dit à quel point ce livre était bouleversant, mais je crois que c'est le très bel article de Leiloona du blog Bricabook, que vous pouvez lire ICI, qui a achevé de me convaincre. 


Mon avis après lecture : 

J'ai été vraiment remuée par cette lecture. On voit se construire le lien entre une grand-mère et sa petite-fille, on lit les carnets émouvants de cette mamie qui regarde grandir Sophie et a pris soin d'enlever les passages les plus durs de sa vie, pour ne garder que le meilleur. 


Quelques phrases çà et là : 

"Quand elle me racontait les élèves à qui elle continuait à donner des leçons, les cours qu'elle suivait à l'université du troisième âge, les coussins qu'elle brodait, les aquarelles qu'elle peignait, les livres qu'elle dévorait, j'avais le sentiment qu'il s'agissait seulement pour elle du reste de sa vie. L'essentiel demeurait toujours ce qui m'arrivait à moi. Rien ne comptait en regard de ce que j'étais en train de construire."

"Dans un de ses grands cahiers, elle avait écrit Il y aura une dernière fois et nous ne le saurons pas."

"La douleur n'est pas moins forte aujourd'hui, ni le manque, simplement ils se sont faits à moi, ou je me suis faite à eux. Mon deuil, celui-là, est ainsi. Ce n'est pas oublier, ni passer à autre chose,c'est continuer, c'est avancer, elle à mes côtés."

Un beau livre qui invite à ne jamais oublier de savourer tous les instants de bonheur de la vie. Je crois que c'est essentiel en ces temps troublés. 

vendredi 13 novembre 2015

L'Écologie en bas de chez moi de Iegor Gran

J'aime beaucoup Iegor Gran dont je vous ai déjà présenté le dernier roman La Revanche de Kevin ICI


L'éditeur en parle : 

"Il semble qu'aujourd'hui le développement durable soit la seule idéologie qu'il nous reste. De facture relativement récente, on la retrouve cependant partout, tout le temps. Elle accommode l'école, bien sûr, mais aussi le travail, le supermarché, la politique... Le Pape même s'y est mis. Sujet incontournable, consensuel ou presque...
Iégor Gran a voulu comprendre. Était-il le seul à sentir le grotesque des discours moralisateurs, l'insupportable opportunisme marchand des uns et des autres, le culte du déchet, et cette curieuse manière d'idolâtrer la science – quand elle prédit l'avenir – tout en la rejetant quand elle est moteur de progrès ?... Comment font les Français, ce peuple frondeur (au moins en paroles, sinon dans les actes), pour accepter ce culte du geste symbolique, cette immodération vers le bien pratiquée à dose homéopathique et imposée à tout le monde ?
Le plus terrible dans ce déferlement de bonne conscience, c'est que l'on nous invite à ne plus penser. À mettre un sérieux bémol à la culture et à la civilisation au nom d'un danger imminent.
Et comme le développement durable est une idéologie transversale, il permet d'aborder les sujets aussi variés (et passionnés) que les limites de la science, l'opportunisme politique, l'économie de marché, les rapports Nord-Sud, l'avenir de la civilisation, le rapport aux croyances, le rôle de la culture, etc. Iégor Gran ne s'en est évidemment pas privé, concevant son livre comme un arbre de Noël : sur le tronc central de la discussion de fond, il a accroché des notes de bas de page où il explore certains abysses de la bêtise humaine tout en faisant avancer le récit. Car il s'agit d'un récit tout autant qu'un essai, d'une autofiction tout autant qu'un roman."

Les éditions P.O.L. proposent de feuilleter le livre ICI : CLIC


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Comme tout le monde aujourd'hui, je suis sensible à l'écologie, au développement durable, à la survie de notre belle planète. J'avais envie de retrouver l'ironie souvent grinçante de l'auteur sur ce sujet. 


Mon avis après lecture : 

Je m'attendais à une mise en perspective de nos petits travers d'écologistes de salon. J'avoue avoir été un peu déçue. J'ai été déçue de ressentir un certain scepticisme en particulier sur le réchauffement climatique, même s'il est amusant de lire les craintes de refroidissement de la Terre (voire de la glaciation) qui prévalaient dans les années 70. 
J'avoue avoir été également agacée par la quantité de notes de bas de page, parfois supérieure au texte lui-même ; d'ailleurs l'auteur l'a senti et a fini par en parler avec humour (pour noter... en bas de page... qu'il était capable de rédiger un chapitre sans note de bas de page !). 
J'ai toutefois été intéressée par les informations sur le GIEC, instance dont la mission n'est que de compiler des articles scientifiques (sans aucune recherche conduite). J'ai aussi aimé le parallèle entre autofiction littéraire et recyclage... 


Quelques phrases : 

"Quand on ne sait pas ce que l'on va manger dans un mois, la planète, on s'en tape comme de l'an quarante, et l'on a raison."

"[...] l'écrivain d'autofiction est un écrivain responsable. Il ne perd pas de temps à se documenter : il a tout sur place, au fond du nombril et dans son cul, il n'a qu'à se baisser pour cueillir l'inspiration. Il est autosuffisant, comme ceux qui se lavent à l'eau de pluie et font du compost pour faire pousser leurs radis, leurs courgettes."

"J'aime les livres. Quand on pense à tous ces arbres que l'on a réduits en chair à pâté ! Et l'encre, dérivée du pétrole, que les imprimeurs déversent par tonnes dans des écrits comme celui-ci. Et la colle de la reliure ! [...] 
La culture du livre, à commencer par sa fabrication, le savoir-faire des relieurs, des imprimeurs, pour ne prendre que prendre que cette culture-là, est plus précieuse que l'ours polaire, priez pour lui."

Une lecture qui m'a déçue, vraisemblablement parce qu'elle a trop mis en doute ma conscience écolo pourtant sans doute nettement insuffisante... Héhé avouons-le : c'est dérangeant de voir ses convictions mises en doute. Mais je persiste : notre planète mérite d'être sauvée de la folie humaine. À chacun de faire sa part, à sa mesure, pour que nos petits-enfants puissent profiter de notre belle Terre.

NB Ce livre existe en poche. Pour ma part, je l'ai emprunté à la médiathèque. 

samedi 7 novembre 2015

Et je danse aussi d'Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

Voici un livre dont j'avais lu d'excellentes critiques un peu partout, ce qui a motivé mon désir de le lire. 


L'éditeur en parle : 

Il y a des livres qui font se sentir bien, que l’on fait circuler de main en main, et qui vous habitent encore longtemps après les avoir refermés.

Et je danse, aussi en fait partie. Roman à deux voix, qui pique la curiosité, le récit par petites touches, rapproche par la magie des mots deux êtres qui ne se sont jamais rencontrés.

Lui a 60 ans, dégarni, ours solitaire. Elle en a 34, et se décrit comme « grande, brune et grosse ». Il est riche et célèbre. Elle est simple et bourrée de complexes. Mais elle écrit si bien… Aussi bien, voire mieux que lui ?

Tout au bout du fil qui les relie soudain, entre badinerie et aveux désarmants, des cicatrices communes émergent peu à peu et le charme opère. Et si cette fièvre d’échanges n’avait rien d’un hasard ? À chacun de le découvrir, au fil des pages de ce roman subtil et frais, qui replace la littérature au centre même de sa raison d’être : tisser un lien entre les cœurs qui battent.

Vous pouvez lire un extrait ICI

À savoir
Et je danse, aussi est le fruit d’une collaboration initiée dans la plus pure tradition des joutes littéraires. Jean-Claude Mourlevat a écrit un premier e-mail à anne-Laure Bondoux, qui s’est piquée au jeu… Ils n’ont ensuite cessé de se surprendre l’un l’autre. Le résultat : une première incursion en littérature générale éclatante du bonheur d’écrire. Un délicieux cocktail de joie de vivre et de légèreté.


Les auteurs
ANNE-LAURE BONDOUX embrasse en 2000 une carrière d’écrivain après avoir été actrice de théâtre, parolière puis journaliste. Elle a publié dix romans pour la jeunesse, et son travail a été récompensé par de nombreux prix, en France et à l’étranger.

Auteur pour la jeunesse depuis plus de quinze ans, JEAN-CLAUDE MOURLEVAT a publié une trentaine de romans et reçu de nombreux prix, tels le prix des sorcières ou le prix des incorruptibles, qu’il a obtenus plusieurs fois. Il est traduit dans une vingtaine de pays


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Ce sont évidemment toutes les excellentes critiques qui figurent sur le livre et sur les blogs des copiNETtes ! Un livre annoncé comme faisant du bien, vous pensez que j'ai eu envie de le lire ! 


Mon avis après lecture : 

Alors, c'est effectivement un livre dont le thème est très original, ce qui fait du bien. L'écriture est elle aussi originale puisque c'est un roman épistolaire mais vivons avec notre temps : il s'agit d'un échange de courriels. C'est aussi un livre facile à lire même si, je l'avoue, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire dont j'ai trouvé la mise en place un peu lente. Ensuite, l'intrigue s'installe et se noue. L'ensemble est agréable. La fin est selon moi plus douce-amère qu'incurablement optimiste...
Voilà. Pas d'enthousiasme délirant. Mais c'est une lecture sympathique et c'est déjà pas mal ! 


Quelques phrases en passant : 

"Tu es la dernière personne que j'imagine clouée au lit ou dans un fauteuil. Tu dois crever d'ennui et fulminer d'impatience, non ? À ce propos, sais-tu, cher professeur de gymnastique, qu'il existe des objets rectangulaires composés d'une couverture cartonnée avec, à l'intérieur des pages couvertes de petits caractères noirs ? Ça s'appelle des livres. Et je te jure que ça fait rudement bien passer le temps. Pardon, je te charrie, mais ça m'étonnera toujours autant : comment fais-je pour être l'ami d'un type dont la dernière lecture est sans doute le code de la route ?" 

"[...] depuis toujours, j'ai réussi à jouer à l'alchimiste, à tirer de mon malheur la substance de mon écriture, à transmuter mes souffrances pour en faire des objets littéraires et à les apaiser ainsi."

"[...] connaissez-vous la définition d'un ami ? C'est quelqu'un que vous pouvez appeler à 3 heures du matin pour lui dire : je crois que j'ai fait une très grosse bêtise, peux-tu venir avec une bâche et une pelle ? Et il vient."

"[...] les hommes manquent terriblement quand on n'arrive pas à ouvrir son bocal de cornichons, ou pire, son pot de belle gelée de coings."

Bref, un roman épistolaire original qui se laisse lire ! Il existe désormais en poche et doit aussi se trouver dans votre médiathèque.